Dernière mise à jour le octobre 5, 2023
L’investissement dans la piraterie en Somalie est une opportunité d’investissement intrigante et non conventionnelle que beaucoup de gens ne connaissent pas encore.
Une organisation de pirates s’est constituée à Haradhere, petite ville côtière de Somalie, en 2009. Les pirates chassent dans les eaux de l’océan Indien et du golfe d’Aden, qui relie l’Europe à l’Asie par la mer Rouge. Pour réunir des fonds, les “entreprises” ont également créé leur propre bourse des pirates. De cette manière, le public peut investir dans leurs projets.
Cette activité a remis en question les paradigmes d’investissement traditionnels et soulevé de nombreuses questions d’ordre juridique, éthique et humanitaire. L’article suivant explore la Bourse des pirates, examine les moteurs économiques et met en lumière le contexte sociopolitique qui a contribué à son émergence.
Comprendre la piraterie en Somalie
Alors que le gouvernement somalien était occupé à lutter contre l’extrémisme islamiste, la population de Harardhere, une petite ville de pêcheurs, a décidé de rejoindre des gangs de pirates pour s’assurer de meilleurs revenus et éviter une vie de pauvreté.
Cette tendance commune a donné naissance à la première Bourse des pirates. Les pirates se sont regroupés en différentes “entreprises”. Au début, il n’y en avait que quinze, mais leur nombre serait en augmentation. Selon certains rapports, la Bourse des pirates de Harardhere compte plus de 70 opérations maritimes distinctes.
Comment cela fonctionne-t-il ? Le principe de base de la bourse est que les investisseurs gagnent une part des bénéfices chaque fois qu’une mission de piraterie est couronnée de succès. Certaines citations choquantes rapportées par Reuters proviennent d’une jeune femme divorcée qui a fait don d’une partie de son règlement : “J’attends ma part après avoir contribué à un lance-roquettes pour l’opération.” Elle a également ajouté :“Je suis vraiment heureuse et chanceuse. J’ai gagné 75 000 $ en seulement 38 jours depuis que j’ai rejoint l’entreprise.”
Cette pratique serait déjà très répandue. Certains sites web affirment même que les fonctionnaires du gouvernement recevraient une part des rançons pour financer des infrastructures publiques qui font cruellement défaut. En outre, le gouvernement a du mal à dégager les ressources nécessaires pour lutter contre la piraterie en raison des combats qu’il mène contre les rebelles. Par conséquent, de nombreux jeunes hommes sont attirés par la vie de pirate.
Comment la Bourse des pirates fonctionne
Les personnes qui organisent les opérations de piraterie planifient avec des investisseurs potentiels l’évaluation des routes commerciales en vue de trouver des opportunités de piraterie rentables. Lorsqu’une mission est potentiellement prometteuse, ils contactent la Bourse des pirates. Tout le monde peut participer à la mission en apportant de la nourriture, des armes, du kérosène ou de l’argent. Reuters a cité l’un des responsables de cette opération :“Les actions sont ouvertes à tous, et tout le monde peut y participer, que ce soit personnellement en mer ou sur terre, en fournissant de l’argent, des armes ou des matériaux utiles… nous avons fait de la piraterie une activité communautaire.”
Avec les ressources et les informations dont ils disposent, les pirates attaquent les porte-conteneurs sur les routes commerciales qu’ils ont évaluées. Leurs cibles sont généralement les otages humains. Une fois la rançon obtenue, toutes les personnes concernées sont libérées, généralement sans être blessées.
Selon un rapport de Statista, les attaques de pirates dans les eaux somaliennes ont augmenté de manière significative en 2011, avec 160 cas enregistrés. Entre 2010 et 2015, le nombre d’attaques a grimpé à 358. Cependant, entre 2016 et 2022, le nombre d’attaques a considérablement diminué pour atteindre seulement huit incidents. Cette baisse a été attribuée à la consolidation des efforts visant à réduire la criminalité maritime.
Pour conclure
La Bourse somalienne de la piraterie est un investissement peu orthodoxe résultant d’un désespoir économique. Elle permet aux habitants d’échapper à la pauvreté, dans une région où les opportunités sont rares, en finançant des activités illégales et criminelles.
